Le député M. Guillaume Gouffier-Cha, député du Val-de-Marne, a rendu un rapport sur la filière économique du vélo en France dans lequel il détaille le constat actuel et les mesures à prendre pour son développement. CARA Active Mobility l’avait reçu en novembre 2021 et avait organisé une audition, des rencontres chez certains adhérents, ainsi qu’une conférence inversée.  Cette journée a donné lieu à de multiples échanges sur l’avenir de la filière vélo en France, et a contribué à l’élaboration de ce rapport. 

Pour M. Guillaume Gouffier-Cha, le vélo est une réelle opportunité industrielle. La hausse des pratiques et la montée en gamme des vélos tels que le vélo à assistance électrique (VAE) et le vélo cargo, sont des opportunités dont l’industrie doit se saisir. Entre 2019 et 2021, le nombre de VAE vendu est passé de 400 000 à 700 000 et il devrait s’en vendre plus d’un million par an d’ici 2025. Pour les vélos cargos, le besoin est estimé à 300 000 d’ici à 2027. Néanmoins, l’économie de la filière vélo a commis une erreur avec une politique de désindustrialisation durant près de 50 ans. La France a une histoire forte avec l’industrie du vélo. Celle-ci a connu son apogée dans les années 1970/1980 pour ensuite basculer dans une situation de dépendance vis-à-vis de l’Asie. Actuellement, seulement 25% de nos vélos vendus en France sont assemblés sur notre territoire. Porté par l’engouement du consommateur du Fabriqué en France, nous devons saisir ces nouvelles perspectives pour réindustrialiser le vélo en faisant confiance aux acteurs impliqués et passionnés : acteurs historiques et nouvelles entreprises. 

La réindustrialisation est possible selon le député M. Guillaume Gouffier-Cha à plusieurs conditions. Dans un premier temps, il est essentiel d’investir fortement dans le développement et dans la modernisation de nos usines et outils de production, ainsi que dans l’innovation pour identifier les futures ruptures technologiques du vélo.  

Développer la coopération, les échanges et la synergie entre les différents acteurs de cette filière est essentielle pour développer des partenariats de production de composants. La production de vélos en France doit être reconnue à travers la mise en place d’un label France Vélo intégrant des critères environnementaux, sociaux et économiques. Il est aussi important de structurer un marché de seconde main. Enfin, la formation des métiers du vélo doit davantage se développer dans le milieu de l’industriel et du service.  

Le défi industriel n’est pas le seul enjeu économique du développement de la filière vélo. L’écosystème est constitué de divers acteurs, et comprend aussi les secteurs des services, de la réparation, de la maintenance, de la cyclo-logistique, de la cyclo-mobilité professionnelle et du vélo tourisme. Ces secteurs sont en pleine expansion avec une création potentielle de 100 000 emplois d’ici à 2050. Les perspectives de développement économique sont importantes pour le secteur du vélo, mais elles demeurent conditionnées à la structuration de la filière, à la création de formations professionnelles pour l’ensemble des métiers du secteur, au développement des infrastructures cyclables qui sont encore grandement insuffisantes en France. 

Une des mesures annoncées par M. Guillaume Gouffier-Cha est le renforcement, l’accélération et l’actualisation du plan vélo avec la création d’un comité de filière rassemblant l’ensemble des acteurs économiques vélo. La proposition de fonds mobilités actives à 400 millions d’euros par an est évoquée dont l’objectif est d’accélérer le développement des infrastructures cyclables sur l’ensemble de la France. Une autre mesure proposée est de rendre la TVA déductible pour l’achat de vélos pour les professionnels.  

Il est important de continuer la reconnaissance du cycle auprès du public comme un mode de transport, et non plus seulement comme un loisir. Pour soutenir ces différents secteurs, des initiatives locales comme le cluster Vélo Vallée en Occitanie , CARA Active Mobility en Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Loire à vélo 2030 en cours de création se développent. A côté de ces initiatives, M. Guillaume Gouffier-Cha propose de lancer des états généraux des acteurs économiques du vélo dans les prochains mois. 

Il est essentiel de retenir le besoin de structurer la filière vélo et de favoriser son développement économique qui présente de nombreuses opportunités. Cette filière doit apporter des alternatives concrètes à un système de mobilité qui doit se repenser face à l’urgence climatique, sociale et géopolitique. Dans le rapport du député M. Guillaume Gouffier-Cha vous pourrez approfondir ces sujets, et découvrir les propositions formulées.